Surnommé « Marsu Villani » par ses camarades de l’École normale supérieure en raison de sa souplesse et de sa rapidité à monter les escaliers (comme le Marsupilami) dans les années 1990, Cédric Villani n’a pas perdu de sa souplesse… mentale !
Ce joyeux mathématicien né en Corrèze, en 1973 est actuellement directeur de l’Institut Henri-Poincaré et professeur à l’université Claude Bernard Lyon 1. Il a reçu la médaille Fields, plus haute distinction en mathématiques, en 2010 en Inde lors du congrès international des mathématiciens pour ses travaux sur le comportement des gaz et des plasmas.
Cédric Villani : « Mathématicien est un métier très à la mode »
Ce personnage haut en couleurs au look pour le moins original, mélange de dandy gothique (jamais sans sa broche araignée) déborde de projets. Il participe à une réflexion sur les programmes en mathématiques au ministère de l’Education nationale. Il souhaite ainsi ouvrir un musée des mathématiques au sein de l’institut Henri-Poincaré, un lieu de recherche ainsi qu’un espace pédagogique et ludique pour les jeunes écoliers et étudiants, des deux clans : les matheux et les phobiques mathématiques ! « La France est un grand pays de mathématiques depuis deux cent cinquante ans. Mais les maths, c’est difficile, c’est une tournure d’esprit qu’il faut prendre, reconnaît-il. Notre système d’éducation pourrait être meilleur. ».
Le Karl Lagerfeld de l’équation
Avant d’entrer à l’ENS (Ecole Normale Supérieure), en 1992 Cédric Villani avait « le look nerd, classique du matheux » : débraillé, anorak bleu déchiré, pantalon de velours et baskets Stan Smith (pas si has been finalement…!). Il raconte « Là, j’ai rencontré des littéraires et je me suis interrogé : c’est quoi mon genre ? Un jour, je suis tombé sur une pub dans le métro pour des chemises à l’ancienne. Je suis passé à la boutique et j’ai essayé le col à jabot. Plus tard, ce furent le nœud papillon, les costumes d’occasion dans les brocantes. Jusqu’à ce que je me dise : « Ça y est. J’ai trouvé mon style. » J’avais une vingtaine d’années. ». Cédric Villani aime se surnommer « la Lady Gaga des maths ».
Le Brigitte Bardot des maths
Cédric Villani a aujourd’hui plus de 35 broches araignées, achetées pour les premières à Lyon. Il en reçoit en cadeau depuis partout dans le monde : « J’ai même un fournisseur attitré à Niamey au Niger. C’est un grand gaillard tout habillé de bleu, comme les Touareg. Je ne dis jamais d’où me vient cette passion. Mais j’aime faire de la publicité pour ces êtres extraordinaires et pourtant mal aimés. Pour l’essentiel inoffensives, elles sont avec les chauves-souris les meilleures alliées des agriculteurs ».
Un mathématicien ne se repose jamais sur ses acquis. Aperçu d’exemple de réflexions quotidiennes de notre mathématicien original : « quand on contemple les formes des vaguelettes à la surface de l’eau, quand on est coincé dans un embouteillage sans cause apparente, quand on lit les résultats d’un sondage, quand on observe l’empilement des oranges de l’épicier, ou même quand on fait bouillir de l’eau pour son thé, on est en présence de problèmes mathématiques bien identifiés — et, pour certains d’entre eux, extrêmement difficiles et loin d’être résolus ! ».
Si vous trouviez les maths ennuyeuses et incompréhensibles, Cédric Villani vous démontrera que non, les mathématiques sont une science abordable et extraordinairement utile à la compréhension du monde qui nous entoure !