Cuba, l’île aux ressources

Cuba… Ah Cuba… ! La patrie de Fidel, où fidèle à son pays le soleil règne en maître. Où maîtrise de l’art et fabrication de mojito et daiquiri sont savoirs-faire innés pour les cubains. Où délicieux cocktails musicaux, mélangeant des « Besame mucho »  ou des  « Guantanamera »  résonnent dans chaque restaurant, chaque hôtel, chaque bar, chaque café donnant envie de sourire continuellement, à chaque coin de rue. Rues elles-mêmes inondées de vieilles américaines (on parle de voitures…) aux couleurs acidulées s’accordant parfaitement avec l’architecture unique de La Havane, le tout dans un nuage de fumée de cigare. Chaînes en or, muscles et tatouages ? Oui, aussi. Mais surtout, pauvreté, « système D » et ruines.

Cuba, pays del socialismo !

Cuba est un pays socialiste et se veut être une république unitaire des ouvriers et paysans et une république parlementaire où le parti communiste est le seul parti politique reconnu par la Constitution. Sa devise : La patrie ou la mort, nous vaincrons. On n’a qu’à bien se tenir !

Fidel Castro fut premier ministre de l’île de 1959 à 1976, puis président du conseil d’Etat de 1976 à 2008. Il est devenu en 1965 premier secrétaire du Parti Communiste de Cuba et en 1976 représentant à l’Assemblée nationale de la municipalité de Santiago de Cuba. Raúl Castro a été investi par l’Assemblée nationale à la tête de l’État en juillet 2008, succédant à son frère Fidel Castro. Il lui a succédé en 2011 à la tête du parti. Ça, c’est pour les dates et les fonctions !

L’embargo américain

C’est très précisément le 23 février 1962, qu’est mis en place par les Etats-Unis l’embargo économique, commercial et financier à l’égard de Cuba, suite au rapprochement de l’île avec l’Union Soviétique pendant la guerre froide, et après la crise de missiles et la vague de nationalisations expropriant des compagnies américaines. En effet, en janvier 1962 l’OEA (Organisation des Etats Américains) exclut Cuba. L’île devient presque totalement isolée puisque les relations commerciales, diplomatiques et aériennes avec les autres pays sont rompues (excepté avec le Mexique et le Canada). L’Union Soviétique augmente alors son aide financière à Cuba.

John Fitzgerald Kennedy impose à cette époque des restrictions aux voyages vers Cuba, puis est annoncée l’interdiction de l’entrée sur le territoire nord-américain de tout produit élaboré avec des produits d’origine cubaine, ainsi que l’interdiction d’effectuer des transactions avec l’île. C’est ainsi que s‘est développé à Cuba le fameux « système D » : développement de l’agriculture pour nourrir les habitants de l’île, développement d’une industrie pharmaceutique nationale, réparation de vieilles voitures pendant des décennies, élaboration de sodas locaux, développement d’un marché parallèle (troc, petits boulots).

De 1962 à aujourd’hui, selon le gouvernement, l’embargo a été plus ou moins durci. Mais c’est très exactement le 17 décembre 2014 que les présidents Barack Obama et Raúl Castro ont annoncé la normalisation des relations entre Washington et la Havane…Enfin ! Ainsi, l’embargo est assoupli petit à petit depuis cette date et les ambassades américaine et cubaine ont été ré-ouvertes en 2015 dans chacun des pays.

Les allègements progressifs de l’embargo : quézaco ? Ils visent à faciliter les séjours de ressortissants américains à Cuba et les transferts de fonds des migrants, ainsi qu’à encourager le développement du secteur privé cubain (autorisation d’exporter depuis les Etats-Unis vers Cuba des matériaux et équipements dans les secteurs de la construction et de l’agriculture).

La vie à Cuba

Sur l’île, le salaire officiel moyen est d’environ 15 dollars par mois. Cuba est le seul pays au monde à émettre deux monnaies : le CUP, Peso national, non convertible, qui est la monnaie dans laquelle sont payés les salaires, et le CUC, Peso convertible, indexé sur le dollar, qui est principalement la monnaie des touristes. Un CUC vaut 24 CUP. Ce système fait qu’à Cuba, il y a un gouffre entre le niveau de vie de deux mondes parallèles : celui des touristes et des magasins, restaurants, activités à destination des touristes, relativement cher, et celui du reste de la population, relativement bas. C’est ainsi qu’à Cuba, un chauffeur de taxi gagne bien mieux sa vie qu’un médecin. Et que nombreux sont les professeurs, pharmaciens ou ingénieurs qui se sont reconvertis ces dernières années dans l’accueil des touristes « chez l’habitant ».

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Parlons médecine à présent. A Cuba, les soins sont entièrement gratuits et de bonne qualité. De nombreux médecins sont formés sur l’île. D’après l’ONU, Cuba a le meilleur taux mondial de médecins par habitant. L’île possède plus de médecins que l’Afrique entière ! Etonnant, mais bien réel ! Les salaires des médecins et des dentistes ont été augmentés en juin 2014, pour atteindre 50€ par mois, contre 20€ mensuels auparavant. Pour ce qui est des infirmiers, leur salaire est passé de 17€ à 30€ mensuels à la même période.

Depuis 1960, l’île envoie des personnels médicaux en soutien à des pays « amis ». Aujourd’hui, ils seraient près de 50 000 en « missions » dans 66 pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine.

Depuis quelques mois le tourisme explose à Cuba. Des travaux ont commencé depuis plusieurs mois à La Havane pour mieux les accueillir. Les rues du centre-ville de la capitale sont difficilement praticables car des conduits d’eau potable et l’électricité sont actuellement installés sous les pavés.